Mairies d’arrondissements
Ces gros bâtiments hébergeant les services administratifs de la ville de Paris accompagnent tous les parisiens dans leurs démarches, chacun dans son arrondissement de résidence.
Avant que votre majordome vous raconte quelques anecdotes croustillantes sur l’histoire de certains de ces édifices, commençons par un retour en arrière sur la création des arrondissements :
Histoire des arrondissements
La loi qui définit pour la première fois la notion d’arrondissement est celle du 19 vendémiaire de l’an IV (11/10/1795). Au total 12 arrondissements seront créés.
La loi du 28 pluviose de l’an VIII (comme son nom l’indique, nous sommes en hiver, plus exactement le 17 février 1800) transforme ces arrondissements en simples divisions administratives et rétablit Paris en commune unique.
Pendant le 2nd empire, les arrondissements passent de 12 à 20 pour pouvoir absorber l’indexation des communes suivantes à Paris : Grenelle, Vaugirard, Bercy, Charonne, Belleville, La Villette, La Chapelle, Montmartre, Batignolles, Passy, Auteuil. Le découpage date de 1859 et est à peu de choses près le même qu’aujourd’hui.
Par la suite, les différentes lois feront osciller alternativement des périodes de fort pouvoir central, puis de développement de l’autonomie des arrondissements.
En 1982 Paris est défini à la fois comme commune et comme département, cas unique en son genre en France. Le maire se partage donc les pouvoirs avec le préfet qui lui, s’occupe principalement de la police.
Rôle des mairies d’arrondissement aujourd’hui
Et bien il faut se l’avouer, les mairies d’arrondissement n’ont pas grand champ d’action. Les parisiens élisent tout de même leur maire d’arrondissement lors des municipales, le maire de Paris étant élu dans un deuxième temps par le conseil municipal.
Les maires d’arrondissement ont essentiellement un rôle consultatif auprès de la mairie de Paris. Ils président aussi plusieurs assemblées dont la caisse des écoles (qui gère les cantines et les colonies de vacances) et le centre d’action sociale.
La principale mission de la mairie d’arrondissement est donc purement administrative : célébration des mariages civils, recensement pour le service national, état civil, inscriptions scolaires… La mairie est un point d’entrée pour le ou la parisien(ne) pour tout ce qui concerne ces démarches administratives en lien avec la ville.
Les bâtiments hébergeant les mairies d’arrondissement
Chaque arrondissement se voit donc doté de sa mairie. Elles ont toutes été construites au 19ème siècle sauf la mairie du 9ème et celle du 17ème.
Bien que Jeeves soit parfaitement conscient que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, nous n’avons jamais entendu parler de quelqu’un qui viendrait contredire le fait que la mairie du 17ème soit de loin la plus moche. Elle a en effet été construite rapidement en 1972 (une décade pas forcément des plus heureuses en ce qui concerne l’architecture) en remplacement de la mairie précédente dont le campanile menaçait sérieusement de s’écrouler et qui avait été finalement démolie en 1952.
La palme d’or de la plus belle mairie revient de peu (et après débats) au 10ème arrondissement. Située au 72 rue du Faubourg St Martin, elle a été conçue par Eugène Rouyer sous la supervision de Charles Garnier (tiens tiens il n’aurait pas faire un opéra celui-ci ?) et inaugurée en 1896 et détient aussi le record de la mairie qui aura coûté le plus cher à construire.
Nous n’allons pas passer en revue toutes les mairies une par une, mais vous pouvez trouver ici toutes les adresses. Mais comme Jeeves aime les détails croustillants, arrêtons nous un instant sur la mairie du 9ème.
C’est la plus vieille mairie d’arrondissement, elle existe en effet depuis 1746 et est inscrite aux monuments historiques. Cette mairie, dite Hôtel d’Augny fut tout d’abord un tripot, puis s’est faite une spécialité d’abriter des jeux masqués pendant le XVIIIème siècle, elle devient un des club de jeux d’Europe les plus fréquentés dit le club des étrangers . Napoléon met fin à cette activité de jeux masqués en 1806 après qu’une des dames de compagnie de Joséphine se soit ruinée et vue révoquée des Tuileries. Qu’importe, la mairie reste un haut lieu de jeux (non masqués) dans les salons et devient également manufacture de tabac au fond du jardin. Les jeux sont finalement interdits en 1836.
Allez y faire un tour à l’occasion d’un certificat de naissance, qui sait, de lointaines effluves de tabac y sont peut être encore présentes ?