Les frères Pereire, d’infatigables entrepreneurs

Gravure des frères Pereire

©Léon-Louis Chapon (1836-1918) d'apr. une photographie de Nadar

Pereire n’est pas seulement le nom d’une station de métro de la ligne 3 ou d’un boulevard du 17ème arrondissement. C’est avant tout le nom de deux frères, qui ont fortement contribué au développement de l’urbanisme parisien en travaillant notamment en collaboration avec le préfet Haussmann.

Jeeves a choisi cette semaine de partager avec vous la vie et l’œuvre de ces deux entrepreneurs.

Jacob Rodrigue Émile Pereire (3 décembre 1800 – 5 janvier 1875) et Isaac Rodrigue Pereire (25 novembre 1806 – 12juillet 1880) sont deux frères girondins d’origines juives et portugaises. Orphelins et ruinés à la mort de leur père, ils commencent rapidement une carrière ambitieuse dans la banque et compte bien tirer profit de leur position.

Ils entreprennent sans relâche et développent leurs projets dans trois secteurs.

  • La banque : Innovants,  ils arrivent à récolter des capitaux pour le financement d’opérations industrielles en créant notamment un organisme de collecte d’épargne de particuliers.
  • La compagnie ferroviaire : En 1832 ils se lancent dans l’aventure de la ligne Paris Saint-Germain qui s’achève en 1837. Fort de ce succès ils participent à la construction des lignes : Paris-Rennes, Paris-Lilles et Paris-Lyon. Ils dirigent environ une vingtaine de compagnies ferroviaires à travers l’Europe.
  • L’immobilier : En 1856 ils créent la Société Immobilière. Ils achètent des terrains, souvent à bas prix grâce aux expropriations, les lotissent et les revendent. C’est en partie grâce à eux qu’Haussmann a pu poursuivre son immense projet.

Parmi leurs opérations immobilières, la construction de la plaine Monceau est une de leur plus grosse entreprise. Mais on leur doit également :

  • Une partie de la rue de Rivoli.
  • De nombreux immeubles dans le quartier de l’Opéra.
  • L’hôtel du Louvre (1854), premier palace parisien construit à la demande de Napoléon pour accueillir les visiteurs de l’Exposition Universelle.
  • Les grands magasins du Louvre (1855), un concurrent du Bon Marché pendant plus de 100 ans qui ferme ses portes en 1974.
  • Le Grand Hôtel (9ème arrondissement)
  • De nombreuses rues du 17ème arrondissement (avenue de Villiers, boulevard Malesherbes, avenue de Wagram, avenue Gourgaud, boulevard Pereire, place Malesherbes, place Pereire, place de Wagram, rue de Prony, une partie de la rue Legendre, rue Jouffroy,  rue Brémontier, rue Ampère…).

Mais leurs opérations vont au-delà de Paris. Ainsi la ville d’hiver d’Arcachon est née car ils souhaitaient rentabiliser leur ligne de chemin de fer en conduisant des voyageurs non seulement durant la période estivale mais tout au long de l’année. Ils dessinent une ville pour l’aristocratie en construisant de magnifiques maisons et en les attirant grâce au climat doux recommandé pour certaines maladies de l’époque.

A la fin de leur vie ils se retirent en Gironde, une partie de leurs sociétés ayant fait faillite.

Jeeves se devait de s’intéresser de plus près à ces deux compères et leur rendre un petit hommage puisque les appartements se trouvant dans des immeubles construits par les Pereire ont maintes fois été des grands coups de cœur pour ses clients.

Plaque du Boulevard Pereire Nord

©William Jexpire