Les égouts de Paris
Aujourd’hui Jeeves souhaiterai vous emmener dans le Paris caché : le Paris souterrain. Vous avez souvent l’occasion d’entrer dans les entrailles de Paris, tout simplement en prenant le métro, mais un autre labyrinthe vient s’y superposer : il s’agit des égouts parisiens.
Les romains sont à l’origine du premier égout, sous le Boulevard Saint Michel, mais celui-ci est aujourd’hui oublié.
L’option retenue en 1200 est un ensemble de rues pavées avec une rigole centrale qui impliquaient malheureusement la stagnation des eaux usées, rendant les rues malodorantes et insalubres.
A la fin du 14ème siècle apparaissent enfin les égouts à fossés, puis enfin les égouts voûtés (dont le premier se situe rue Montmartre) même si une grande partie des égouts reste à ciel ouvert. Ils ne sont pas suffisamment entretenus ni développés, ce qui participe à la propagation de maladies. Ce fût le cas en 1832 avec l’épidémie de choléra.
En 1854 un vaste travail d’assainissement et de développement de l’ensemble du réseau est mené par Eugène Belgrand : l’actuel réseau en est issu.
Une grande étape est franchie grâce à la loi de 1894, qui impose aux immeubles de déverser leurs eaux pluviales et ménagères dans le réseau d’égouts.
A cette époque une cartographie est établie sur laquelle sont clairement indiqué les deux principaux axes :
- Rive droite : l’égout principal suit le ruisseau de Ménilmontant avant de se jeter dans la Seine à la hauteur du pont de l’Alma
- Rive Gauche : l’égout principal suit la Biêvre
Aujourd’hui le réseau représente plus de 2 400 km. Ce réseau est bien entretenu sur le terrain grâce à des égoutiers qui inspectent régulièrement chaque portion du réseau. Ils s’appuient en partie sur un système informatique pointu leur permettant d’avoir en temps réel des informations complètes.
Le réseau actuel continue d’utiliser la gravité pour fonctionner. Les eaux usées et eaux de pluie sont évacuées dans la même canalisation puis se déversent à Clichy et à Achères où est installée la principale usine d’épuration.
L’évacuation des eaux, longtemps vu comme une contrainte, présente aussi un intérêt en terme de production / récupération d’énergie. On citera par exemple La Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU) qui récupère les calories des égouts (via des pompes à chaleurs et échangeurs thermique) pour chauffer des bâtiments entiers. Il est fort à parier que ce type de système se développe.
Aussi le réseau d’égouts n’a pas fini d’évoluer, et même s’il n’est pas visible c’est un élément indispensable pour penser la ville de demain. Pour en savoir plus et voir cette face de Paris, Jeeves vous invite à visiter le musée des égouts dont l’entrée se fait au niveau du pont de l’alma (Paris 7ème).