L’Art nouveau d’Hector Guimard à Paris
Lorsque l’on vous parle d’Hector Guimard, vous pensez immédiatement aux fameuses bouches de métro parisiennes. Mais il laisse également derrière lui un style architectural caractéristique du mouvement de « l’Art nouveau ».
Jeeves, qui arpente les boulevards, les rues et les impasses de la capital n’est pas resté insensible à ces réalisations et vous propose de les découvrir aujourd’hui.
La naissance de l’Art nouveau
L’art nouveau, nait à la fin du 19ème siècle en réaction contre l’académisme architectural de l’époque. Il s’agit d’un mouvement international qui se nomme différemment selon le pays, en France on parle également de style « nouille » ou style « métro parisien ».
En architecture, le style haussmannien omniprésent à Paris commence à lasser et des décrets visant à assouplir la réglementation sont adoptés. E. Leclerc écrit ainsi dans l’Encyclopédie d’architecture en 1885 « Les règlements de M. Haussmann ont paralysé les artistes, étouffé l’imagination et réduit à l’impuissance les hommes les plus doués ». Place à l’imagination et au travail de matériaux peu utilisés comme le fer ou le béton. A contre courant de l’industrialisation, l’Art nouveau puise son inspiration du monde végétal.
Vous l’aurez compris tout ceci n’est pas pour déplaire à votre majordome qui sous son air classique aime la fantaisie et l’originalité, voilà pourquoi il a choisit de vous parler d’Hector Guimard, le fer de lance de ce mouvement.
Les bouches de métro
Nul n’est besoin de vous préciser qu’il s’agit des « belles » bouches de métro. Elles sont fabriquées dans un alliage de fonte et de verre et à l’époque, elles ont été l’objet de vives polémiques. La fonte, matière particulièrement économique et souple s’adapte à son environnement et peut adopter des formes qui évoquent la nature. Le verre, déposé en lames, constitue le auvent, que l’on appelle aussi « libellule ». Les colonnades de fleurs tropicales sont le motif récurrent de ces stations dont la couleur dominante est le vert. La station des Abbesses dans le 18ème en est un parfait exemple.
Le Castel Béranger, icône de l’Art nouveau
En 1899 Guimard reçoit le prix de la meilleure façade par la ville de Paris. Cet immeuble représente le lancement du style architectural de l’Art nouveau à Paris. Votre majordome a pu admirer cette construction lors d’une de ses recherches dans le 16ème arrondissement, rue Fontaine, n’hésitez pas à y faire un tour vous aussi.
La symétrie et les angles sont éliminés pour faire place aux courbes et plus généralement aux formes inspirées de la nature.
C’est un festival de matériaux qui compose cet immeuble. Les 2 premiers étages sont en pierre alors que les suivants sont en brique rose. L’intérieur, constitué de panneaux de grès, de bois et de métal est conçu pour recevoir un maximum de lumière.
Le style Guimard dans Paris
Ce style a connu un franc succès et il laisse un bel héritage que vous pouvez notamment retrouver dans le 16ème arrondissement (quelques 300 immeubles à Auteuil, une centaine à Passy).
Vous pouvez les identifier, ils sont généralement empreints des caractéristiques suivantes :
façade ondulante, mélange de matériaux, conception intérieure soignée et ovoïde. L’architecte évite tout ce qui pourrait s’opposer aux formes harmonieuses de la nature comme parfois le parallélisme ou la symétrie.
Guimard préfère travailler les matériaux malléables tels que la fonte ou le bronze plutôt que le bois plus rigide.
L’œuvre de Guimard fut éphémère dans la mesure où il ne laissa aucun disciple derrière lui et que ce succès fut aussi bref que sa popularité fut impressionnante. Son héritage n’en est que plus appréciable.
Jeeves vous invite à prendre le temps de vous promener à pied à la découverte de cet héritage. Voici quelques stations de métro caractéristiques : Porte Dauphine, Palais-Royal-Musée du Louvre, Abbesses, Tuileries, Monceu, Sentier, Bastille, Saint Michel ou Cité, mais il y e a encore beaucoup d’autres.
Les bâtiments construits par Guimard se situent essentiellement dans le 16ème et vous pourrez notamment admirer : le Castel Béranger au 14, rue La Fontaine, l’immeuble Jassede au 142, avenue de Versailles, le Trémois au 11, rue Millet, ou l’hôtel Guimard au 122, avenue Mozart.