On négocie à Paris !
Ah, septembre, sa rentrée, ses impôts, ses premiers frimas…
Mais aussi et surtout ses hebdos (Capital, l’Express, le Nouvel Obs…) qui nous sortent leurs marronniers journalistiques dédiés à l’immobilier : les vrais prix quartier par quartier, les tendances, les stratégies, tout, tout, tout, vous saurez tout !
Une information didactique avec des jolies photos et des graphiques pleins de couleurs, des vérités assénées à grand renfort de compilation de données (les notaires, les syndicats professionnels, les experts universitaires…), d’études macro économiques (BNP résidentiel, Crédit Agricole Immobilier, etc..) voire même de remontées de terrain où l’on interroge les agents et les chasseurs d’appartement (dont votre serviteur).
Les conclusions pour le marché parisien sont assez unanimes : hausse des prix importante en 2018 (+7.1% au 2ème trimestre sur un an), baisse du volume de transactions et l’annonce d’une diminution progressive de la hausse des prix.
Oui. D’accord avec tout cela.
Néanmoins ces conclusions portent sur l’analyse des ventes réalisées au plus tard en juillet 2018, c’est à dire des négociations qui ont eu lieu au plus tard en avril-mai 2018.
Dans une période où le marché suit une tendance continue, l’impact de ce type d’analyse est relativement neutre, et la réalité du terrain colle à peu de choses près au discours journalistique. Le problème se pose quand il y a un revirement du marché et qu’alors le fossé entre ce qui est observé en battant le pavé parisien et le discours médiatique se creuse.
Et c’est là que le bât blesse en ce beau mois de septembre.
Depuis juin 2018, les acquéreurs, lassés de se voir considérés comme des vaches à lait, se positionnent de moins en moins, où a tout le moins recommencent à faire des offres (nettement) en deçà des prix affichés (bien souvent délirants). Les appartements présentant un défaut peuvent rester longtemps sur le marché et ne partent plus aussi facilement qu’il y a quelques mois. Les agences immobilières sont prises entre des vendeurs au exigences encore très importantes, et des acquéreurs qui se manifestent de moins en moins.
Résultat des courses : l’atterrissage est bien là, et même si le déficit structurel de logement à Paris ainsi que les conditions de crédit toujours très attractives continuent de porter la demande, on assiste à une correction justifié d’un marché qui s’est par trop emballé. Restent aux agents immobiliers à réussir à faire entendre cette nouvelle donne aux vendeurs, toujours capables d’anticiper les hausses, moins pertinents quand il s’agit de constater les baisses.
Et côté Jeeves ? Pour les chasseurs immobiliers, la période est idéale, le stock se reconstitue, nous arrivons enfin à recommencer à négocier et nos clients sont agréablement surpris des prix finaux de transaction.
Notre conseil : ne basez pas vos projets sur les prix de commercialisation ou les statistiques officielles, il est aujourd’hui possible de négocier, parfois de manière importante et nul doute que les statistiques le montreront… dans trois mois !